Le Dictionnaire des Antiquités Grecques et Romaines de Daremberg et Saglio

Article DIS PATER

DIS PATER. Dis ou Ditis (car les deux formes se au nominatif : on disait Ditis au D;SPATFR" DIS serpine, et il gouverne ses États sans gloire et sans bruit. De tous les grands dieux de Rome, Dis pater est peut-être celui dont il est le moins parlé, et auquel on a élevé le moins d'autels et dédié le moins d'inscriptions 6 : soit que les Romains se soient représenté son existence comme immobile et immuable, soit qu'ils aient préféré s'adresser aux dieux Mânes plutôt qu'à leur chef, soit encore que les prêtres aient de bonne heure abandonné volontiers le vieux nom de Dis paie• pour lui substituer celui de Pluton, la divinité similaire importée de Grèce. A l'époque classique, Pluton, en effet, a complètement détrôné Dis pater. Toutefois, par suite d'un de ces retours archaïques qui ne sont pas rares dans l'histoire religieuse de Rome, on voit réapparaître le nom de l'antique dieu des enfers dans le panthéon syncrétique du ive et du ve siècle de l'ère chrétienne : Dis joue le même rôle qu'autrefois, il trône dans les régions souterraines, comme roi et comme juge, et une peinture des catacombes de Rome (fig. 2468) nous représente une femme amenée, pour ètre jugée devant Dis pater, par Alceste et par Mercure a. Dans la mythologie bizarre du bas-empire, le dieu a pour compagne, non plus la Proserpine classique, mais une autre déesse dont nous ne savons d'ailleurs que le nom, Aera Cura', déesse qui parait moins une importation du dehors qu'un emprunt à la vieille religion italique'.